dimanche 29 avril 2018

MCMLXXXII : Commémoration de la Journée Nationale de la Déportation dans le 4e arrondissement ce 29 avril

Lecture des noms des 260 enfant de l'école des Hospitalières Saint-Gervais déportés entre 1942 et 1944

Ce dimanche 29 avril j'ai assisté aux cérémonies de la Journée Nationale du Souvenir de la Déportation qui se tient chaque année le dernier dimanche d'avril. Cette commémoration est particulière puisqu'elle est organisée avec un parcours sur plusieurs lieux de Mémoire du 4e arrondissement.

J'ai retenu quatre temps forts :

1°) La lecture des noms des enfants déportés de l'école de la rue des Hospitalières Saint-Gervais (260 enfants) puis celle des 101 enfants déportés avant d'avoir été scolarisé (dans le jardin  des Rosiers Joseph Migneret devant la plaque à laquelle j'ai consacrée un article en octobre 2015 sur l'Indépendant du 4e).

2°) Le témoignage de Milo Adoner dans l'immeuble du 10-12 rue des deux ponts. Ce rescapé  a raconté de manière très simple et très forte son arrestation avec sa famille en septembre 1942 avant d'être envoyé au camp de Drancy puis d'être déporté par le convoi 38 pour être envoyé à Auschwitz-Birkenau dont il est un des rescapés. Le voir nous montrer les fenêtres de l'appartement où il vivait au moment de son arrestation était véritablement impressionnant.

Milo Adoner dans la cour de l'immeuble du 10-12 rue des deux-ponts où il a été arrêté en septembre 1942 avec sa famille et ses voisins car il était juif

3°) Après avoir déposé des gerbes devant les plaques des écoles de la rue de l'Ave Maria, de la rue du Fauconnier et le lycée Sophie Germain, la commémoration s'est achevée dans la cour de la mairie du 4e. Le maire Ariel Weil a eu une très bonne idée : inviter une universitaire spécialiste du sujet pour donner un éclairage historique sur l'histoire de cette Journée Nationale : Annette Wieviorka a montré comment cette commémoration quand elle a été créée par une loi dans les années 1950 avait d'abord été voulu par les Résistants déportés et que ce n'est que peu à peu qu'il y a eu une prise conscience de la déportation spécifique de la population juive (qui elle a été arrêtée en raison de ces seules origines, qui a de ce fait concerné tous les âges et dont une partie importante n'a pas pu revenir puisqu'elle a été exterminée dès son arrivée dans les camps de la mort). Cela a conduit à la création d'autres dates mémorielle comme le 16 juillet (jour de la rafle du vel d'hiv) et celle du 27 janvier (libération du camp d'Auschwitz). J'ai énormément d'estime pour le travail d'Annette Wieviorka dont je recommande la lecture du livre qu'elle a écrit sur le camp de Drancy (voir un article de juin 2015 à ce sujet sur mon blog Héliosse 2). 
Intervention de l'historienne Annette Wieviorka

4°) Ce cadrage universitaire a été poursuivi par un moment très émouvant : l'interprétation du chant des Marais (aussi appelé le chant des Déportés) par Talila et Teddy Lasry.
 Interprétation du Chant des Marais par Talila et Teddy Lasry

La cérémonie s'est conclue par un discours du maire du 4e, Ariel Weil, qui a vraiment eu une très bonne idée d'inviter l'histoirenne Annette Wieviorka. Pour les cérémonies du 8 mai, ce sera Jean-Pierre Azéma (mon professeur à Sce po qui était présent et que je suis allé salué) qui interviendra.

 Conclusion des cérémonies par Ariel Weil



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